La lecture complète des analyses d’Olivier Piron et Eric Charmes ne laisse aucun doute quant au caractère nocif des politiques anti-étalement urbain qui ont la faveur des politiques actuellement. Résumons ci après ces conséquences perverses:
Cette
lutte est l’un des facteurs essentiels qui tend à raréfier le foncier
constructible, et donc à maintenir le niveau des prix du logement à des
niveaux qui en rendent l’accès de plus en plus difficile pour les
familles modestes. Rappelons que depuis 1997, le prix du logement a
augmenté 4 fois plus vite que le revenu des ménages.
La
densification du logement à marche forcée tend à augmenter le coût
unitaire de chaque m2 livré, et donc augmente aussi le coût des
politiques curatives mises en place par l’état contre le mal-logement,
avec l’insuccès que l’on sait. Bien entendu, des coûts fonciers élevés
pénalisent aussi les entreprises et par voie de conséquence l’emploi.
Ces
coûts ont poussé de nombreux ménages à aller chercher des logements à
des dizaines de kilomètres des grandes agglomérations pourvoyeuses
d’emploi, ce qui grève aussi leurs budgets de transport et altère leur
qualité de vie. Les communes qui ont dû gérer cet afflux de population
n’y étaient pas préparées et peine à faire face aux coûts d’équipements
supplémentaires induits, alors que les villes centres, qui auraient eu
les moyens de faire face à ces évolutions démographiques, se vident de
leurs classes moyennes.
Enfin,
l’urbanisme est devenu un sujet de préoccupation majeur des services en
charge de la lutte contre la corruption au niveau national. Lorsque
qu’une réglementation réduit l’accès à une ressource indispensable,
l’achat de passe-droits pour accéder à cette ressource tend à se
développer.
Il
convient donc d’urgence de changer radicalement le paradigme dominant
de la gestion de la ressource foncière en France. L’état à pratiquement
confisqué aux propriétaires le libre choix de l’usage qu’ils font de
leur terre, il doit le leur rendre, en définissant seulement un cadre
permettant à chacun d’en faire un usage respectueux de son voisinage, et
sans la moindre subvention en matière de desserte routière ou de
réseaux notamment. C’est à ce prix que nous reviendrons à un
développement des grandes agglomérations à la fois harmonieux, conforme
aux aspirations du plus grand nombre, et économiquement soutenable.
L’étude de M. Olivier Piron : “De l’utilisation des sols” - PDF, 17 pages
L’article d’Eric Charmes: L’artificialisation est elle vraiment un problème quantitatif ?