Après la minute de silence et le dépôt de gerbe à la mémoire du Général de Gaulle, David Pelon prononça le discours suivant devant une assemblée d'une quarantaine de personnes:
"Comme la plupart des jeunes français de sa génération, le
lieutenant Charles de Gaulle, alors âgé de 24 ans, était dans l'infanterie face aux
allemands dans la guerre dont nous commémorons cette année le 100°
anniversaire. Blessé dès août 14, puis à nouveau en mars 15 à la tête de sa
compagnie comme capitaine, il connut donc les misères et les dangers de la vie
dans les tranchées comme des millions de français. Le 2 mars 1916, sa compagnie
est anéantie et lui-même, blessé à la cuisse d'un coup de baïonnette, fait
prisonnier par l'ennemi.
Il tentera de
s'évader à 5 reprises ce qui le
conduisit dans un camp pour récalcitrants! Il y rencontra entre autres futures
personnalités celui qui forgea l'armée rouge avant d'être victime des purges
staliniennes en 37, Toukhatchevski. L'officier russe devait faire traduire en
russe à sa parution en 1934 l'ouvrage clé de la pensée militaire du lieutenant-colonel
de Gaulle "vers l'armée de métier" qui proposait une stratégie autour d'unités blindés.
Si de Gaulle devint, entre les 2 guerres, grâce au soutien du commandant de son premier
régiment, Pétain, un officier
d'état-major occupant des fonctions de réflexion stratégique, il n'était donc pas
passé de l'école à la haute fonction publique sans connaître les dures réalités
du combat. Réalité qu'il devait
rencontrer à nouveau entre le 15 et le 28 mai 1940, général de brigade, à la tête de la 4° division
cuirassée en remportant, de
Montcornet à Abbeville, quelques-uns des
rares succès de l'armée de notre pays durant
cette période.
Son destin bascule, le 6 juin 40, lorsque le président du
conseil le nomme sous-secrétaire d'état
à la guerre avec comme mission de coordonner l'action avec le Royaume-Uni
pour la poursuite du combat. Cette
décision de Paul Reynaud en fît l'interlocuteur
de Churchill et lui permit donc de poursuivre le combat pour la nation à
l'heure ou bien d'autres y renonçaient !
Dès ce moment, Charles
de Gaulle devint l'un des dirigeants de la France et devait le rester par-delà
les aléas de la vie politique jusqu'à sa mort le 9 novembre 70; L'œuvre qu'il réalisa a marqué notre pays et pas seulement
du point de vue institutionnel. Mais
les réformes constitutionnelles des 15 dernières années ont profondément altéré l'équilibre des pouvoirs qu'il avait
institué; que dirait-il devant la prise
de pouvoir du conseil constitutionnel et des juridictions européennes ? Que
dirait-il de cette gouvernance européenne ? que dirait-il surtout de la
domination des partis et des combines de pouvoir en leur sein? Lui, qui considérait que l'élection
présidentielle était un face à face entre une personnalité et le peuple de
France, ne pourrait concevoir que les
candidats doivent se soumettre à une primaire partisane.
Qu'aurait-il fait ou dit devant les problèmes auxquels est
confronté aujourd'hui notre pays ? Nous
ne le saurons jamais mais nous pouvons nous inspirer des attitudes fondamentales qui étaient les
siennes:
"La politique de la France ne se fait pas à la
corbeille de la Bourse" disait-il
alors même que la spéculation était dans l'enfance par rapport à celle que nous
connaissons! Il était très attaché à la
valeur de la monnaie, à la réserve or de la banque de France; le rôle dominant
d'un dollar émis sans limite lui posait question. Certains
pensent même que sa déstabilisation en 1968 était une manœuvre en
réponse à son action sur ce point. Sa
conception d'un état fort se conciliait très bien avec un PIB public à 30%
seulement et des codes et règlements bien plus mince que ceux
d'aujourd'hui. Et surtout le courage ne
lui a jamais fait défaut ! Il ne servait aucune coterie, aucun groupuscule,
aucun parti, et surtout pas ses intérêts matériels personnels; il servait la France."
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