"Ayant délibérément choisi une position qui ne me fera revenir au conseil qu'après la victoire de la liste emmenée par Ludovic Le Merrer, je compte bien reprendre la parole dans cette salle d'ici quelques semaines ! L'incertitude du scrutin étant ce qu'elle est, je vais néanmoins vous livrer sans attendre quelques réflexions à l'issue de ces 6 ans :
"Nous autres nazairiens sommes
malheureux. Nous sommes malheureux à propos de Saint-Nazaire. Nous sommes
nerveux, ou tristes, ou apathiques. Nous ne savons que faire. Lorsque nous regardons vers l'avenir, – notre
propre avenir et celui des autres –, nous sommes envahis d'appréhensions. Le
futur ne semble rien nous réserver de positif."
Lorsque j'ai paraphrasé début décembre 13 pour le bulletin municipal
distribué en janvier, ce texte d’Henri Luce, paru dans Life, à propos des
États-Unis, le 17 février 1941, j'ignorais,
bien sûr, l'enquête du Cevipof : son baromètre de la confiance politique, paru
en janvier 14, a montré les doutes de nos concitoyens envers les politiques et au-delà
envers tous les dirigeants. Morosité, lassitude, méfiance gouvernent
aujourd'hui le sentiment populaire !
Pour rester dans
l'évocation de cet article de 1941, la suite de l'histoire fût celle du grand
développement des USA! Pouvons-nous espérer qu'il en soit de même en France et
à Saint-Nazaire demain? Qui sera, saura!
Tout au long de ces 6 années, j'ai essayé d'exprimer, à l'occasion des
débats municipaux, des positions libérales-conservatrices : respect pour le
mérite, l'identité nationale, la liberté individuelle, la famille, la sureté,
la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Bien que cela ait soulevé parfois quelques broncas, j'ai pu me faire entendre de
cette assemblée mais guère au-delà, sauf dans le bulletin municipal! Les
interrogations, les questions des oppositions, mais aussi les motivations de
l'exécutif municipal n'atteignent pas nos concitoyens! La disponibilité de nos
conseils en vidéo sur internet dès le lendemain ou en direct serait-elle de
nature à changer les choses ? Peut-être et j'y suis
favorable, mais le désintérêt ici a d'autres origines : 2 me semble-t-il !
Les normes et directives d'état font qu'une grande partie de nos
décisions nous sont dictées! La libre administration
des communes et communautés est très largement un leurre; elle n'est en rien un "self-government",
souvent pas même un cadre dans lequel
nous pourrions décider de faire ou pas, quant à proposer…
La réserve naturelle nationale de l'estuaire qui nous est imposée est
une nouvelle illustration de cette situation. L'essentiel de l'augmentation des dépenses que nous venons d'examiner provient
de décisions d'état! L'exécutif n'a
d'autres choix que d'afficher une mine plus ou moins réjouie devant les décisions parisiennes, selon que
les copains sont au pouvoir d'état ou pas : rien qui puisse amener les habitants à s'intéresser à
l'activité de notre assemblée.
Pourtant il reste quelques opérations, quelques choix qui nous
appartiennent et pourraient le permettre! D'autant qu'ils sont très visibles,
circulation, architecture, culture, etc…
Nous rencontrons alors notre 2° problème : La faiblesse de notre base
démocratique qui tient à 2 ou 3 facteurs combinés : la faible participation des
citoyens lors de l'élection municipale, la prime majoritaire excessive, la
confusion exécutif majorité.
Que la
majorité gouverne est légal et légitime dans une démocratie mais faut-il que la
majorité en soit une pour que sa légitimité soit reconnu et ses décisions
acceptées; or ce n'est pas le cas dans notre pays et particulièrement dans
notre municipalité. Ainsi en 2008, s'est
vue attribuer 71% des sièges, la liste
représentant 20.8% des inscrits et donc
pas 1/5 de la population en âge de voter, car nombre de nos citoyens ne s'inscrivent pas dont beaucoup par rejet.
Dès lors, que ce soit vous ou nous demain, l'exécutif issu du scrutin est
illégitime à décider sans avoir
consulté réellement les autres
représentants de la population ou celle-ci; ce qu'il ne fait pas : tout au plus
écoutez-vous poliment puis, vous imposez
vos points de vue idéologiques comme la peillonade, les objectifs de la
politique de logement ou demain l'ABCD de l'égalité. Il faudra à l'avenir rechercher pour les
orientations structurantes l'appui, soit
de la population par référendum soit celui de tout ou partie des autres élus dans l'assemblée!
Dans le cas où ni vous
ni nous ne réaliserions cette évolution, le sentiment populaire, comme évoqué par le Cevipof, ne soutiendra plus la démocratie car celle-ci,
paradoxalement, apparaîtra comme
l'ennemi des libertés puisqu'elle permet au groupe au pouvoir d'agir contre le
sentiment de la majorité de la population.
Contrairement à mon optimisme et mon dynamisme naturel, Je termine donc ce mandat sur une note de
forte inquiétude quant à notre avenir.
Interventions
sur le budget
Je ne rajouterais à ce que j'ai déclaré lors du DOB en décembre que peu
de choses :
Je salue une dernière fois la qualité de la gestion de notre collègue
Olivier Richard sans oublier les fonctionnaires qui travaillent dans son ombre
; Malgré ses efforts scripturaires et oratoires pour le dissimuler, je note que
ce sont des décisions de l'état qui entraîne nos principales augmentations de
dépenses : Peillonade, salaires de la catégorie C, cotisations sociales des
fonctionnaires et des élus, péréquation des ressources fiscales.
Sans elles,
Olivier, vous seriez parvenus à stabiliser notre coût de
fonctionnement voir à le baisser, effort
remarquable que j'approuve totalement ; cela nous change de ce que vos amis
poursuivent tant au niveau de la région que de l'état.
Pour financer cette augmentation subie, sans augmenter les impôts, il
n'y a mécaniquement, administrativement et politiquement qu'une solution :
diminuer l'épargne!
Cette contrainte s'imposera à ceux qui géreront notre ville dans les
prochaines années : en conséquence nos investissements devront perdre du volume
si ce n'est de l'ambition et notre
intervention dans le milieu économique
locale va diminuer sans pour autant soulager les contribuables qui ne pourront donc dépenser plus à titre privé !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire