" Suite
aux récentes vagues migratoires et dans le climat de « guerre civile
moléculaire » qui s’installe progressivement au sein de nos sociétés, L’armée ennemie aura les caractéristiques suivantes :
- transnationale
- low tech/low cost
- recrutement sur la base d’un « récit commun » (religion-idéologie)
- zébrage des territoires (zones de non-droit, enclaves, caches, tunnels)
- contrôle des populations nationales via la terreur ou la protection mafieuse
- tactique : créer l’insécurité par des attentats, des enlèvements, des check point mobiles
- financement autonome via le commerce légal et illégal (système des gangs).
Lorsque
ce modèle aura atteint sa masse critique, alors notre économie et nos
sociétés s’effondreront, laissant la place à cette nouvelle réalité
moléculaire.
… ceci à l’horizon d’une décennie
Braudel
explique que les institutions (État, armée, etc.) ont une biographie au
même titre que les individus : elles naissent, grandissent,
vieillissent et meurent. Mais, précise-t-il, le temps des institutions
est beaucoup plus lent que celui des hommes. Dans ces conditions,
l’évolution précitée ne devrait pas intervenir en 2016, ni en 2017. Il
faut attendre que nos systèmes socio-politiques arrivent à saturation.
Dès lors, l’horizon d’une décennie semble être une estimation plus ou
moins correcte.
Gouvernement, armée et police ont déjà perdu cette guerre
Plutôt que de chercher l’appui de leurs citoyens (hearts and minds),
les instances étatiques susmentionnées cèdent à la tentation du « tout
sécuritaire » : c’est la dérive vers l’Etat-policier qui accélère encore
la désaffection du peuple vis-à-vis de ses institutions.
Il faut construire une 2ème ligne de défense
Dans
le brouhaha médiatique, le stress de la vie quotidienne et la
boboïsation ambiante, seuls un petit nombre de citoyens sont en mesure
de réagir parce qu’ils ont conscience du danger et de l’état de
délitement social dans lequel nous vivons. Le moment venu, ces sont eux
qui chercheront à reprendre l’initiative, à organiser les gens qui les
entourent pour assurer leur sécurité, à créer de petites coopératives
pour garantir les biens et services de première nécessité… comme c’est
d’ores et déjà le cas au Mexique dans les unités d’autodéfense ou dans
les cantons kurdes en Syrie-Irak.
Bernard WICHT
Privat-docent à la Faculté des sciences sociales et politiques de l’Université de Lausanne"
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