"Ai-je encore le droit de dire publiquement, sans être frappé d'anathème, que le voile fracture le socle des valeurs communes qui "fait" société, valeurs partagées, in fine nation française ? Ai-je le droit de clamer mon rejet de quelque musulmane intégriste qui refuse de prêter serment à la barre du tribunal au motif qu'elle réserve ce privilège au seul Coran ? Ai-je le droit de réclamer des immigrés qu'ils fassent les mêmes efforts concrets d'intégration - apprentissage de la langue, respect des coutumes - auxquels ma mère s'est conformée lorsqu'elle a quitté l'Italie ? Ai-je le droit de citer Sénèque exhortant les voyageurs vers Athènes à "s'habiller comme des Athéniens" ? Ai-je le droit d'adouber une pensée d'Alain Finkielkraut, de détester le rap, de condamner l'abandon du latin et du grec au collège, sans être considéré comme un affreux "réac'" ?
La société contemporaine crève de ne pas oser, d'être emprisonnée dans des contingences morales qui ferment la porte à l'exploration objective, impartiale, totale de sujets de société fondamentaux. Résultat, des débats publics sont tus, et d'autres, aussi sensibles que "l'identité nationale", se concluent par des tombereaux d'insanités et de haine. Doit-on abandonner à Marine Le Pen l'exclusivité des solutions ? Choisit-on de taire ou d'affronter les écueils ? Préfère-t-on infecter ou revivifier le vivre-ensemble ? Voilà les vraies questions que soulèvent et cristallisent les attentats de janvier 2015.
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