Le poème du Samedi  
                   5 décembre 2009  
« Accepte mon  Ami
.Que je t'offre aujourd'hui
                   De trinquer à la Vie
 Bois à la Poésie !                                 
  Un  étrange  étranger  sous un oranger
 Se  tranche une tranche d'orange orange
                                          Etrange ?
 L'étrange  étranger sous son oranger
 Mange  son orange.
Sous  son oranger l'étrange étranger
Plonge  dans un songe où un ange échange,
                                                     Etrange  !
Son  orange orange contre une  mésange
D'un  bleu pervenche.
Quand  une mésange se met à chanter
Dans  un oranger, songe l'étranger
                                                    Etrange
Quel  étrange échange qu'une orange orange
Contre  une mésange. !
                       Sans rien déranger, comment  partager
                       Dans un oranger,  s'interroge l'étranger
                                          Etrange,
                       Les oranges bleues des mésanges  oranges
                                 Qui  s'y mélangent ?
                          L'étrange  étranger sous son oranger
                  Se tranche une tranche de  mésange orange.
                                                     Etrange  !
                     L'étrange oranger  se met à chanter
                               Comme une  mésange
                               Et l'orange bleue se  met à tourner
                                           Au milieu des  anges
                                                                                Roger-André Halique
                                                 
                             Extrait de L'ETRANGE  ETRANGER  éditions  l'Athanor
                                
 
 
4 commentaires:
Étranges étrangers
Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
hommes de pays loin
cobayes des colonies
doux petits musiciens
soleils adolescents de la porte d'Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d'Aubervilliers
brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris
ébouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied
au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
embauchés débauchés
manoeuvres désoeuvrés
Polaks du Marais du Temple des Rosiers
Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
pêcheurs des Baléares ou du cap Finistère
rescapés de Franco
et déportés de France et de Navarre
pour avoir défendu en souvenir de la vôtre
la liberté des autres
Esclaves noirs de Fréjus
tiraillés et parqués
au bord d'une petite mer
où peu vous vous baignez
Esclaves noirs de Fréjus
qui évoquez chaque soir
dans les locaux disciplinaires
avec une vieille boite de cigares
et quelques bouts de fil de fer
tous les échos de vos villages
tous les oiseaux de vos forêts
et ne venez dans la capitale
que pour fêter au pas cadencé
la prise de la Bastille le quatorze juillet
Enfants du Sénégal
dépatriés expatriés et naturalisés
Enfants indochinois
jongleurs aux innocents couteaux
qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés
de jolis dragons d'or faits de papier plié
Enfants trop tôt grandis et si vite en allés
qui dormez aujourd'hui de retour au pays
le visage dans la terre
et des hommes incendiaires labourant vos rizières
On vous a renvoyé
la monnaie de vos papiers dorés
on vous a retourné
vos petits couteaux dans le dos
Étranges étrangers
Vous êtes de la ville
vous êtes de sa vie
même si mal en vivez
même si vous en mourez.
Ah, Mavalda partage avec nous un joli texte. Merci !
ce texte de Prévert date de 1955 et est toujours d'actualité
dernière bessonade: la France est le supermarché de l'asile!!!
Il a dit ça le Besson ?
En voilà un qui fait tout ce qu'il faut pour être bien intégré. L'exemple du bon Français !
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