Réflexions sur un assassinat médiatique.
Ma
fille Emmanuelle, avec qui je travaille depuis que nous avons décidés
de créer l’Institut des Libertés, a un esprit très vif, la repartie
facile (de qui peut-elle tenir cela?) et aime bien aller badiner sur les
réseaux sociaux. Il y a quelques mois, elle répond à un post sur
Twitter qui titrait « I
l y a trop de blancs dans l’intelligence artificielle ». Aussi sec, elle réplique que d’ailleurs, à ce compte là «”
il y a trop de noirs en finale du 100 mètres olympique…
et on fait quoi ? ».
Des
années auparavant, ayant besoin d’une nounou pour ses deux petites
filles, comme elle était mère célibataire, elle embauche une jeune
algérienne qui portait juste un petit voile sur les cheveux. Une fois
embauchée, la jeune algérienne en question se couvre de voiles de la
tête au pied, ce qui n’est guère pratique pour aller chercher des
enfants à l’école, faire des démarches administratives ou même jouer au
square avec les petites… Et Emmanuelle d’écrire philosophiquement sur sa
page Facebook dans une conversation entre mères de famille
s’interrogeant sur les modes de garde appropriés «
qu’il est impossible d’employer une musulmane et que les Philippines sont beaucoup mieux ».
Tout cela n’a guère d’importance, chacun en conviendra.
Si
ce n’est qu’Emmanuelle devient candidate sur la liste des amoureux de
la France, ce qui n’était pas très passionnant et n’intéressait
personne.
Mais voilà que la maladroite commence à avoir du succès.
On
la réclame sur les plateaux de TV, les gens viennent en nombre dans ses
réunions publiques, ses passages télévisés sont repris par des milliers
ou des dizaines de milliers d’individus, son compte twitter passe à
8000 en peu de temps… ce qui a dû inquiéter le Ministère de la Vérité
qui déclencha immédiatement l’action de son bras armé, la Police de la
Pensée. (
Voir l’encadré à la fin de cet article sur George Orwell)
Et
là il me faut raconter une histoire familiale. Dans les années 40, ma
mère, dans le Nord de la Syrie avait recueilli un petit faucon tombé du
nid et l’élevait tranquillement. Un jour elle le met dehors sur un
perchoir. S’ensuit un raffut monstre. Elle ressort précipitamment pour
constater que des centaines d’étourneaux piquaient sur le petit faucon
pour essayer de le tuer. A mon avis c’est ce qui est en train d’arriver à
Emmanuelle.
Et subitement, des tas de journaux commencent à
s’intéresser à la famille Gave en général et à Emmanuelle en particulier
et découvrent que nous égorgeons un chaton chaque matin et avons été
dans le passé de diligents supplétifs de crimes contre l’humanité.
La
technique est toujours la même : un premier journal affirme
qu’Emmanuelle a écrit qu’il y avait “trop de noirs en finale des jeux
olympiques”, ce qui semble indiquer que le racisme rode.
Un second
journal, le lendemain ( je ne vois pas comment ce journal aurait eu le
temps de faire des recherches sur des textes de Facebook vieux de
quelques années en 24 h… je suppose donc que l’information a été fournie
par des gens bien disposés au ministère de la Vérité ou ailleurs)
explique qu’Emmanuelle Gave a écrit que «
les musulmanes étaient vraiment inemployables. »
Et
une télévision le soir annonce en boucle que monsieur Dupont-Aignan
s’entoure de candidats racistes ou machistes puisque le père de la
candidate a dit dans une émission de télévision qu’il regrettait le
temps ou les hommes pouvaient mettre la main aux fesses des femmes (pour
ceux qui veulent rire, c’était la dernière minute d’un programme de 35
minutes sur planète 360 qui a été repris 750.000 fois intitulé «
Allons-nous vers une guerre civile ? » ), tout cela repris par une radio sérieuse du style France culture en temps utiles.
Et
du coup, monsieur Dupont-Aignan, qui a, comme on le dit au Rugby, a des
« épaules de serpent » alors que je le croyais courageux, vire
Emmanuelle de sa liste. Je ne commenterais pas plus avant cette
séparation
par souci d’élégance que j’aurai souhaité réciproque.
Par
ailleurs et que cela soit clair de ce jour, ma fille et moi même ne
serons pas sur les listes des Amoureux de la France ou tout autre parti
que Monsieur Nicolas Dupont-Aignan choisirait de porter. Nous n’aurons
aucun contact financier, structurel ou humain de prés ou de loin une
fois les remboursements nécessaires effectués.
Et ni moi ni ma fille ne pouvons
rien dire
puisque tout cela est vrai dans la lettre et complètement faux dans
l’esprit. Et c’est là où je me souviens de la phrase de Richelieu :
«
Avec deux lignes d’écriture d’un homme, on peut faire le procès du plus innocent ».
Quand
bien même porterions nous plainte, il, faudrait au moins deux ans pour
qu’un jugement soit rendu et étant Chrétiens, libéraux, et
conservateurs, il est à peu près certain que tout juge sorti de l’école
de la magistrature nous condamnerait à coup sûr. Mais nous allons quand
même le faire.
Mission accomplie donc, bravo messieurs, une
personne valeureuse de plus écartée du jeu politique, la France ne s’en
portera que de mieux en mieux.
Le
modus operandi est en fait toujours le même :
- Si une personne de droite a du talent et un message autre, instruction est donnée (par qui ?) de tout faire pour la maintenir dans l’obscurité.
- Si par hasard elle perce, deux solutions s’offrent : soit on tourne
cette personne en ridicule, soit on l’accuse de racisme, de pédophilie,
d’antisémitisme, de pro américanisme ou pire encore de sionisme ou à
défaut d‘antisémitisme. Le but est que l’individu en question devienne
inaudible ou plutôt que l’on puisse justifier de ne JAMAIS l’inviter :
ses idées seront irrecevables puisque la personne est raciste et qu’il
n’y a pas de fumée sans feu etc.
- Dans tous les cas de figure, les représentants de la Droite
classique se couchent avec une célérité remarquable, les plus ambitieux
allant jusqu’à charger autant qu’ils le peuvent le pauvre bouc
émissaire.
- Le but final est de forcer la personne à répéter en même temps que tout le monde « Dieu est grand et Macron est son prophète», auquel cas on lui donnera quelques miettes et elle sera admise à psalmodier avec les autres.
- En cas de refus, il conviendra de renvoyer ladite personne dans une
obscurité dont elle n’aurait jamais dû sortir en utilisant la règle
immémoriale : « calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque
chose ».
Le scénario a été appliqué depuis 10 jours avec
énormément de professionnalisme à la famille Gave qui en a pris plein la
tête pour pas un rond et qui se demande encore ce qui lui est tombé
dessus.
Le lecteur va se demander ce que nous allons faire
après cet assassinat médiatique et j’ai presque envie de dire avec
Rabelais que “nous allons roter, péter un coup” et passer à autre chose
tant cela nous importe peu. Se faire traiter de raciste par de la
valetaille Mitterrandienne lors d’une émission de télévision honore un
homme ou une femme beaucoup plus que de recevoir la légion d’honneur ou
de faire partie de l’Académie Française.
Mais une chose doit être
claire : nous sommes entrés en politique Emmanuelle et moi, avec
l’enthousiasme de bœufs que l’on mène à l’abattoir. Nous l’avons fait
parce que nous voulions essayer de « servir » notre pays, comme on
disait autrefois, ce qui est insupportable aux gens qui veulent SE
servir, comme chacun a pu le constater depuis des années.
Et les lignes précédentes ne veulent en aucun cas dire que nous ne retournerons pas à l’abattoir.
Nous avions juste mal choisi notre bouvier. “
Tout le monde peut se tromper,” comme disait le hérisson en descendant de la brosse à cheveux et c’est ce qui est en train de nous arriver.
Mais,
que les lecteurs le sachent, notre volonté de combattre est intacte et
même renforcée. S’il faut sortir de la tranchée, nous sortirons à
nouveau…
Assez de jérémiades sur les malheurs de la famille Gave,
passons aux choses sérieuses et plutôt que de se plaindre ou de
rechercher des coupables en regardant vers le bas, essayons de faire
progresser notre réflexion vers le haut et de réfléchir à ce que cette
nouvelle insignifiante d’un assassinat médiatique de gens que personne
ne connait veut dire pour notre pays.
Et ici je voudrais
faire une remarque : les hommes de Davos qui gouvernent en France aiment
à décrire de pays comme la Pologne ou la Hongrie comme des «
démocraties illibérales » et par là ils veulent dire que ces pays ne
respecteraient pas le Droit Européen (illibérales donc). Mais par contre
ils respectent la volonté de leurs peuples puisqu’ils gagnent les
élections (démocraties donc).
La question est donc : si ces premiers pays sont des « démocraties illiberales »,
comment
allons-nous appeler des pays qui ne respectent pas la volonté de leurs
peuples mais qui respectent un droit établi en dehors du pays par des
personnes non-élues ?
Je propose qu’on les appelle
des « technocraties coloniales » puisque le pouvoir de Bruxelles est
aujourd’hui supérieur à celui de Paris sur bien des sujets régaliens
(monnaie, budget, frontières, règlementation du commerce
internationale…) et que ce genre de système existait autrefois entre la
France et ses colonies. Et c’est bien entendu un tel régime qui sévit en
France.
Dans une colonie, le résident général, les media
officiels, les élites locales vendus au pouvoir colonisateur mènent des
vies très agréables, mais le peuple beaucoup moins.
Et quand le peuple se révolte, il est de bon ton de le faire tabasser durement puisqu’après tout «
ces gens-là ne respectent que la force ».
Et
quant à se faire protéger par le Droit, il n’en est pas question
puisque juges et procureurs sont aux ordres du pouvoir colonial et que
le Droit ne s’applique qu’aux colonisateurs, jamais aux colonisés.
Et
cette description s’applique parfaitement à la France d’aujourd’hui et
pour ceux qui en douteraient je recommande aux lecteurs de lire les
articles de Maître Régis de Castelnau sur son site «
vue de Droit » ou
il décrit en détail les violences policières ainsi que les mesures
attentatoires aux libertés individuelles prises par des juges contre les
Gilets Jaunes.
Et n’oublions pas les vingt coups de téléphone
donnés par le premier ministre à différentes juridictions pour
recommander la plus grande sévérité aux juges contre les prévenus de
couleur canari (autrefois, ils étaient marrons ou noirs, mais l’idée
reste la même). Merveilleux exemple de séparation des pouvoirs qui
aurait fait l’admiration de Montesquieu, je n’en doute pas.
Et cerise sur le gâteau, nous avons appris depuis peu que dans la résidence du potentat local, curieusement appelée «
En même temps »,
des choses extraordinaires se sont passées tant les nouveaux résidents
avaient l’air pressés de s’enrichir le plus vite possible, mais que là
encore la Justice ne passerait pas puisque
la question ne sera pas posée…
Et
comme les media sont à la solde de la métropole et que la concurrence y
est dure pour être distingué par le sommet, chacun y rivalise de
servilité pour étouffer toute voix dissidente car comme le disait
Richelieu (encore lui) «
les grands incendies commencent toujours par une petite étincelle… » Faire taire les Gave, c’était peut-être empêcher l’étincelle…
Mais des étincelles, il y en aura d’autres…beaucoup d’autres.
Addendum: Relire 1984 de George Orwell
La situation en France et un peu partout
dans le monde ressemble de plus en plus à celle qui est décrite dans le
grand roman de George Orwell, 1984.
Big Brother règne sur un monde asservi ou
tout le monde doit parler dans la novlangue. Dans la novlangue, les
mots ont un sens qui est le contraire de celui qui est communément
admis, paix veut dire guerre, liberté veut dire esclavage, amour veut
dire haine, chance pour la France veut dire immigration et ainsi de
suite. Chacun doit parler en novlangue et celui qui parle différemment
est impitoyablement poursuivi par le Ministère de la Vérité, disposant
d’une Police de la Pensée particulièrement efficace.
Les contrevenants doivent subir des périodes de rééducation particulièrement pénibles dans des camps spécialisés.
Nous y sommes.